Conclusion

   

        Rendre le caractère maritime du Mont Saint Michel est une entreprise de grande envergure qui nécessite une connaissance de la baie très approfondie. La situation actuelle est principalement la cause des  interventions anthropiques sur l'aménagement de la baie et des différents fleuves se jetant dedans. Au début du XXème, l'homme avait l'intention de "poldériser" la baie mais il avait mal évalué la situation et a ainsi provoqué la menace de l'insularité du Mont.

          L'ampleur du phénomène est tel que les élus locaux décidèrent de contrecarrer le mouvement incontrôlé de la nature. Pour bien comprendre la volonté politique forte, il faut rappeler que le Mont Saint Michel est un atout économique de premier ordre avec ses trois millions de visiteurs annuels. Son image de marque est de dimension internationale et le souci de le préserver est alors d'autant plus grand, que si ce n'était qu' une vulgaire île sans histoire.

          Mais malgré cela de nombreuses tentatives de désensabler le Mont ont échoué par un manque d'une étude approfondie de son écosystème. Des projets plus ou moins pharaoniques ont vue le jour. En 1995, L' Etat et les collectivités locales prirent l'engagement d'effectuer les travaux nécessaires pour sauvegarder le caractère maritime de ce monument. Les études sont longues et coûteuses. Le projet repose exclusivement sur une maquette relatant le trajet et les finalités des écoulements sur les dépôts en suspension. Il est par contre plus difficile d'évaluer l'évolution des herbus et de la végétation. Pour véritablement savoir si le Mont Saint Michel pourra retrouver son insularité et ainsi renaître, seul l'achèvement de l'ouvrage, le temps et la réaction de la nature nous donnerons les réponses. L'homme réussira t-il son défi de redonner à la nature sa  place qui était la sienne avant ses interventions?